Vincent Gazeilles, un Vert bien singulier


Vincent Gazeilles est un cas à part dans les Hauts-de-Seine. Unique élu Vert à siéger à l'assemblée départementale, le conseiller général de Clamart remettra son siège en jeu dimanche prochain, avec le soutien du PS. Cet ingénieur d'études en informatique a rejoint les Verts il y a douze ans. Agé de 43 ans, il se présente comme un authentique, un pur écologiste de gauche.

Végétarien, il ne consomme que des produits bio ou issus du commerce équitable. Vincent Gazeilles ne nuit pas davantage à la planète en se déplaçant : sans voiture, le problème est réglé.


Vincent Gazeilles


Il résiste aussi à la mode du portable, "nocif et cancérigène", a recours à des services bancaires "éthiques" et s'implique dans des associations de toutes sortes, dont certaines contre les violences faites aux femmes. Bref, cet homme a des principes.

"Je veux avoir une attitude conforme à ce que je préconise, insiste-t-il. Militant écologiste, tiers-mondiste, humanitaire, je me suis rendu compte que les décisions importantes étaient prises par les élus. C'est pourquoi je me suis lancé."

En 2001, il plonge dans le grand bain et se fait élire au conseil municipal de Clamart dont il devient président du groupe des élus Verts, puis entre au conseil général.

"Un interminable travail de persuasion"

A son arrivée à "Pasqualand", le Vert est encore un bleu. Presque une attraction au milieu des "vieux" routiers de la politique. "J'étais le premier écolo, sans expérience de surcroît, à y siéger. J'étais seul dans l'arène, se souvient-il. La première année a été dure. La parole verte les a troublés. C'était un interminable travail de persuasion, d'explication."

Objectif : faire admettre que l'écologie peut être financièrement rentable. Et Vincent Gazeilles y aurait en partie réussi selon lui : "Mon boulot a porté ses fruits sur les aides aux bâtiments aux normes HQE, sur la construction de bassins de récupération des eaux de pluie, etc.", assure cet optimiste, qui tient à signaler une de ses particularités : "En fait, je suis très exigeant quitte à devenir parfois virulent. Je ne fais pas partie de ces élus qui se congratulent après s'être écharpés devant les micros."

Olivier Bureau, Le Parisien du 6 mars 2008