La gauche rêve de reprendre Colombes


MUNICIPALES 2008
La gauche rêve de reprendre Colombes

DE DISCRETES discussions se sont ouvertes ces trois dernières semaines entre les différentes composantes de la gauche de Colombes pour parvenir à une liste d'union. L'enjeu est de taille. Il s'agit de se donner toutes les chances pour reprendre l'une des principales villes d'Ile-de-France à l'UMP. Les élections municipales de 2001 ont mis fin au règne de trente-six ans de communisme et Nicole Goueta, qui a ramené la ville dans le giron de la droite, se représente en mars 2008. C'est justement le Parti communiste qui a publiquement donné le coup d'envoi des tractations, il y a un mois, en sonnant un "appel au rassemblement".

"L'UMP a l'intention de se battre. On le voit bien avec l'annonce de Rama Yade sur sa liste (NDLR : toujours pas confirmée par l'intéressée qui dit hésiter). Ce n'est pas acquis d'avance, mais c'est jouable", analyse Michèle Fristch, élue PC.
"La droite ne lâchera pas facilement mais elle est en si mauvais état que nous pouvons remporter la municipalité. C'est l'une des rares villes qui peut basculer", constate pour sa part Patrick Chaimovitch, responsable des Verts de Colombes.
"Rama Yade n'est pas illégitime à Colombes mais elle n'en demeure pas moins une parachutée", lance enfin Philippe Sarre, chef de file des socialistes, conseiller général et ancien maire adjoint entre 1995 et 2001, à l'initiative d'une réunion entre mouvements de gauche la semaine dernière.

" Dans les grandes lignes, nous sommes d'accord "

Si tous sont d'accord sur leurs chances de victoire, ils le sont en revanche moins sur le contenu du programme d'union. Les écologistes et les communistes n'ont par exemple pas la même vision sur la fiscalité. "Il faut envoyer un signe fort aux habitants en diminuant significativement les impôts locaux, estime Michèle Fristch. Depuis 2001, la taxe d'habitation a augmenté jusqu'à 42 % pour certains résidants."
Les Verts ont semble-t-il une position plus nuancée, souhaitant d'abord examiner les comptes avant de proposer une baisse. "Il y aura certainement des dépenses à réaliser", rappellent les Verts. Sur le logement social, ces derniers prônent "une mixité urbaine et un désenclavement des quartiers".
Le PC souligne "qu'il y a 3 000 demandeurs à Colombes et qu'un seul logement social a été construit depuis 2001".

La place de chacune des composantes dans une liste d'union risque également d'être un sujet de frictions. Les écologistes suggèrent une alliance à dominante PS-Verts. Les communistes ripostent et précisent "disposer à Colombes d'un député, d'une conseillère régionale et d'une influence importante"... "Ils jouent leur survie", réplique un militant d'un autre parti de gauche. Le socialiste Philippe Sarre, qui devra peut-être jouer les arbitres, s'abstient aujourd'hui d'en dire trop. "Notre objectif est de construire le rassemblement dès le premier tour. Il y a certes des nuances mais, dans les grandes lignes, nous sommes d'accord", se contente-t-il d'indiquer.
Seront-ils capables de concrétiser ?
Réponse dans les semaines qui viennent. Les Verts, notamment, se prononceront début novembre en faveur ou non d'une liste d'union.

Claire Guédon