Le maire adjoint à la sécurité convoqué par la police


L'ALTERCATION serait banale si elle n'impliquait un élu, en l'occurrence le maire adjoint à la sécurité de Colombes, Christian Akopoff. Les versions des deux parties s'affrontant radicalement, l'élu et ses adversaires, deux frères d'une trentaine d'années, se retrouveront en fin de journée au commissariat de Colombes, pour une confrontation, après la bagarre qui les a opposés vendredi midi en plein centre-ville. Détail regrettable : la vidéosurveillance qui permettrait de tirer l'affaire au clair était "en panne" au moment de l'altercation, affirme Christian Akopoff. D'après Kamel et Nordine, Christian Akopoff les a "insultés" et "frappés" lors de l'altercation qui a démarré pour un banal stationnement gênant. Vendredi midi, les frères garent leur voiture en double file, rue de la Liberté. Pendant que l'un va faire une course, l'autre l'attend dans la voiture. C'est là que l'élu intervient, leur reprochant de gêner la circulation. L'un répond, évoquant un feu rouge que Christian Akopoff aurait brûlé. Bref, le ton monte rapidement. Les insultes fusent et "il m'a mis un coup de tête", relate l'un des frères. "J'ai été propulsé en arrière au point de me faire une entorse à la cheville." Arrive alors la police municipale, appelée par l'adjoint à la sécurité. "Il a demandé que la vidéosurveillance soit effacée", soutiennent les deux frères, insistant sur l'extrême vulgarité des injures proférées. L'un des deux s'est vu prescrire dix jours d'interruption totale de travail après sa visite aux urgences médico-judiciaires. Bien sûr, chacun a porté plainte contre Christian Akopoff.
La vidéosurveillance "en panne". De son côté, l'élu livre une tout autre version. Lui aussi a porté plainte pour "coups et blessures et injures". Lui aussi s'est vu prescrire une interruption totale de travail, de six jours. Mais le déroulement des faits selon l'adjoint à la sécurité est bien différent. "J'ai été pris à partie, violemment agressé par ces personnes qui ont proféré de graves injures à mon encontre et celle de ma femme", relate Christian Akopoff. "J'ai reçu un coup de poing sur les lèvres et il m'a fait une béquille comme jamais je n'ai vu ça. Je ne peux plus marcher." L'adjoint précise qu'il a appelé la police municipale qui a "calmé tout le monde", évitant ainsi "d'embarquer" les frères. Quant à la vidéosurveillance, "elle était en panne de 10h20 à 11h55", affirme l'adjoint. L'altercation aurait eu lieu à 12h5, mais "quand on relance le système, l'enregistrement n'est pas immédiat, souligne-t-il. Et imaginer que je puisse faire effacer une partie de la bande, c'est impossible et ridicule." La confrontation permettra peut-être de clarifier les circonstances de la bagarre.
Valérie Mahaut