Des policiers municipaux se sont violemment opposés à
des jeunes et à des parents d'élèves devant le
collège Moulin Joly hier en fin d'après-midi. Une échauffourée
qui s'est achevée à la bombe lacrymogène et avec
le placement en garde à vue de deux personnes, créant
l'émoi dans le quartier.
Il est environ 17h30 hier quand les policiers municipaux patrouillent
devant l'établissement scolaire. C'est la sortie des cours. Collégiens
et lycéens de l'établissement Guy de Maupassant voisin
sont nombreux. Des parents sont également présents. Les
agents verbalisent un jeune cyclomotoriste roulant sans casque et sur
un engin bruyant. Rapidement, la tension monte. Dès les premiers
noms d'oiseaux, un attroupement se forme. L'affrontement, d'abord verbal,
dégénère progressivement entre la dizaine de policiers
municipaux et les amis du jeune contrôlé, s'exportant même
à quelque 200 mètres du collège.
Bousculades, insultes... puis les coups. Un jeune est interpellé.
Il aurait frappé les policiers. Sa mère vient à
son secours. Elle aurait menacé les agents avec un tesson de
bouteille, selon un proche de l'affaire. C'est sans doute cette femme
qui s'est retrouvée à terre, frappée à coups
de matraque, selon de nombreux témoins. Une scène insoutenable
pour les familles présentes. Reste que de coups en injures et
face à l'attroupement croissant, les policiers municipaux ont
largement usé de leurs bombes lacrymogènes avant de battre
en retraite. Quand les fonctionnaires du commissariat de police arrivent
sur place, le calme est quasiment revenu.
Mais les témoins de la scène restaient choqués
hier. "C'est scandaleux, on se serait cru aux Etats-Unis au début
du siècle", lance l'un d'eux. Le jeune interpellé
ainsi que sa mère s'apprêtaient hier soir à passer
une nuit en garde à vue.
Valérie Mahaut et Muriel Fitoussi