Le stade Yves du Manoir va renaître sans les JO


"LES PROJETS existent, nous les continuerons." Malgré son énorme déception après l'annonce de la décision du Comité international olympique d'attribuer les JO 2012 à Londres, la maire UMP de Colombes, Nicole Gouéta, a affirmé la poursuite des projets d'aménagement imaginés autour du stade Yves du Manoir qui figuraient dans la liste des sites olympiques. Le dossier de reconstruction de cet équipement sportif mythique, qui a fait son entrée dans l'histoire après avoir accueilli les Jeux olympiques de 1924, sera présenté par le conseil général, actuel propriétaire, à l'automne prochain.
"Nicolas Sarkozy veut en faire un fleuron du sport dans la boucle nord des Hauts-de-Seine, qui manque cruellement d'équipements sportifs", explique Yves Révillon, vice-président de l'assemblée départementale chargé des sports.
Une équipe résidante de rugby
Le budget consacré à la réhabilitation de cet équipement n'a pas encore été arrêté mais il sera très important compte tenu de l'ampleur de l'opération. Ces aménagements seront dédiés à la pratique du sport en famille, à l'apprentissage du sport et au sport de haut niveau. Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il souhaite accueillir une équipe résidante de rugby sur le stade Yves du Manoir, très lié à cette discipline dans l'esprit du public. Pourquoi pas le Racing Club de France, ancien propriétaire de l'équipement, mais à condition que cette équipe se hisse à un plus haut niveau. En revanche, de fortes incertitudes pèsent sur les équipements imaginés par la ville dans la perspective des JO. La municipalité, sous l'impulsion de Patrick Abada, ancien champion de saut à la perche et directeur de cabinet du maire de Colombes, souhaitait implanter des activités économiques sur les terrains qu'elle possède autour du stade Yves du Manoir. Particulièrement un centre d'affaires regroupant des bureaux et un complexe hôtelier, des restaurants dont un panoramique à l'entrée de ville, sans oublier un musée de l'olympisme. Et un parc d'activités commerciales. Quant à l'ambitieux projet d'enfouissement de la A 86 sur deux kilomètres pour relier le parc Lagravère et le stade Yves du Manoir, il semble remis en cause en raison du coût exorbitant entraîné par cet aménagement. Enfin, Nicole Gouéta devra désormais trouver d'autres arguments que les JO 2012 pour obtenir la modification du tracé de la ligne 1 du tramway reliant Saint-Denis à Nanterre. Elle souhaitait que le T 1 ne passe pas dans la zone pavillonnaire du centre-ville mais desserve le stade pour désenclaver le quartier des Fossés-Jean. La partie sur ce terrain s'annonce particulièrement difficile pour la maire de Colombes.
Christine Henry