BANDEROLES en tête de cortège, plus de 2 000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé hier après-midi dans les rues de Colombes pour tenter de sauver leur maison des jeunes et de la culture créée en 1953. Cette vaste MJC, qui compte 2 500 adhérents dont 800 enfants, est l'une des plus importantes de France. Elle est un des lieux fondateurs du mouvement impulsé par André Malraux, alors ministre de la Culture.
Mais depuis deux mois, elle traverse une crise sans précédent dans son histoire. La nouvelle municipalité de droite conduite par l'UMP Nicole Gouéta a engagé un bras de fer avec l'équipe dirigeante de l'association qui gère la MJC. Après avoir tenté, en vain, de récupérer le restaurant de cet équipement associatif pour y aménager la cantine du personnel communal, le maire menace aujourd'hui de faire passer la MJC dans son giron.

"Avec son projet de régie municipale, Nicole Gouéta veut faire main basse sur ce lieu. Elle veut s'en servir de vitrine pour sa politique", tempête Aissa Benbraham, représentant du personnel au conseil d'administration et délégué Cerc-CGT. "Le risque, c'est également de voir disparaître les activités qui ne sont pas rentables", ajoute David, un militant socialiste.
Les manifestants ont demandé au maire de s'engager, avant le prochain conseil municipal, à renoncer à expulser l'association qui gère la MJC et de faire voter l'avance de subvention (220 000 €) pour assurer le fonctionnement de cette structure.

Christine Henri