La ville de Colombes veut avaler la MJC

Guerre ouverte à Colombes (92). La maire UMP Nicole Gouéta a décidé de municipaliser la maison des jeunes et de la culture (MJC), qui appelle en retour à manifester samedi après-midi. L'association qui gère la MJC, forte de 2 500 adhérents, est l'une des plus importantes et des plus anciennes de France. Près de 800 enfants y suivent des cours de théâtre, d'escalade ou de soutien scolaire.

Pour la maire, ancienne du RPF de Pasqua, c'est surtout le "dernier bastion" des communistes (à la tête de la ville jusqu'en 2001. Elle lui reproche de ne pas avoir signé de "convention d'objectifs" avec la ville - ce que réfute l'association - et ajoute que "le bâtiment est vétuste et l'insécurité y est générale". L'élue, qui "ne peut accepter la prise d'otages d'enfants et de parents exercée par la MJC", a donc coupé les subventions depuis janvier. La MJC, qui touchait près de 900 000 euros par an et emploie 60 personnes, crie à "l'asphyxie".

Priée de quitter les bâtiments municipaux, l'association réplique. Nathalie Kouyoumdjian, sa trésorière, estime qu'il faudra d'abord saisir le tribunal administratif pour les déloger. Un comité de soutien a été constitué, des pétitions lancées, 60 000 tracts édités "gratuitement" par l'imprimeur de l'association. "A la tête de la MJC, la ville rationaliserait au mieux l'argent investi. Ce serait peut-être la fin du cinéma d'art et d'essai et le début des cours de danse surchargés", prédit la trésorière. "Nicole Gouéta veut s'accaparer la MJC, le lieu le plus fréquenté de Colombes après la gare et le Monoprix", analyse un responsable de la MJC.

Guillaume Frouin

controverses
A l'automne 2002, Nicole Gouéta avait décrété la fermeture des bars à 23 heures à Colombes et le couvre-feu pour les mineurs. Le nombre d'expulsions des logements HLM avait également fait débat.