La maire lance un ultimatum à l'équipe de la MJC |
"Ou vous signez la convention d'objectifs et son avenant ou vous prenez la porte !" Voilà, en résumé, les termes de la lettre que Nicole Gouéta, maire et conseiller général UMP de Colombes, a adressée dernièrement à Christian Offredo, président de la maison des jeunes et de la culture (MJC). Avec cette nouvelle décision municipale, l'évolution du dossier de la MJC vient de faire un grand bond en avant... dans la cristallisation du conflit. Et l'affaire, malgré les multiples tentatives de conciliation, risque désormais de prendre un tournant judiciaire. Depuis plus d'un an, en effet, Nicole Gouéta essaie vainement de récupérer 500 m² de locaux occupés actuellement par le restaurant de la MJC pour |
|
y "transférer le restaurant des administratifs et autres agents de la ville autrefois installé dans les locaux de l'ancienne cuisine centrale". Pour ce faire, le premier magistrat de Colombes a tenté d'inclure à la nouvelle convention d'objectifs proposée en fin d'année à l'association gestionnaire de la MJC, un petit avenant par lequel elle récupérait une partie desdits locaux. Un vrai cheval de Troie selon certaines personnes proches du dossier qui permettrait à moyen terme à la majorité municipale UMP de mettre la main sur cette importante structure, gérée par une équipe plutôt marquée à gauche, qui draine 2 500 membres actifs et qui pourrait devenir une "belle vitrine municipale". "Une multitude de dysfonctionnements" Mais cette annexe à la convention a toujours été rejetée par les responsables de la MJC dont certains sont d'anciens élus de l'équipe de Dominique Frelaut, l'ancien maire PC de la ville. Les adhérents l'ont également refusée à 98 % lors d'une assemblée générale qui s'est tenue le 1 e r décembre et où Nicole Gouéta était présente. Depuis les choses se sont encore aggravées : "A partir du moment où la convention n'est pas signée, il doit y avoir une mise à disposition des clefs puisque c'est un équipement qui appartient à la ville, lâche Nicole Gouéta, qui décide le passage en force. La ville peut reprendre en régie directe les activités ; le personnel peut travailler avec nous. On a déjà municipalisé une crèche qui dépendait du conseil général en reprenant le personnel et ça s'est bien passé." Et elle ajoute : "Nous avons découvert une multitude de dysfonctionnements : le restaurant n'a jamais été déclaré aux services vétérinaires, par exemple. Il faut remettre les locaux aux normes, y compris le centre international de séjour. Si les responsables n'acceptent pas de signer, ils deviennent, de fait, occupants sans titre et j'engagerai une procédure." Aujourd'hui, la première partie des subventions municipales (900 000 € sont versés chaque année par la ville) a été suspendue, mais l'association n'entend pas céder pour autant. Elle emploie une cinquantaine de personnes dont une vingtaine de permanents et continue de vivre sur ses maigres fonds propres. La Fédération française des maisons des jeunes et de la culture, qui s'est proposée comme médiateur, devrait prochainement rencontrer Nicole Gouéta : un dernier round pour éviter que le conflit ne se règle devant les tribunaux. Marisa Faion |
![]() |