Les polices municipales en font-elles trop ? |
Les POLICES municipales outrepassent-elles trop souvent leurs prérogatives ? Dans ce département où l'on en recense vingt-sept, sur les trente-six communes que comptent les Hauts-de-Seine, la question refait régulièrement surface. Comme à Colombes où l'opposition de gauche ne cesse de dénoncer les contrôles d'identité musclés, les dérapages verbaux, la présence excessive de policiers municipaux lors des séances de conseil ou encore le déploiement disproportionné en certaines occasions, de cette brigade créée en 2003 et composée de 45 agents. Inquiets de ces "dérives", les élus socialistes, PRG et Verts viennent d'obtenir que ce sujet soit inscrit à l'ordre du conseil municipal. "Les habitants veulent des explications sur les dérapages répétés", explique Philippe Sarre, conseiller municipal socialiste. Le débat, qui s'annonce houleux, aura lieu ce soir au cours du conseil municipal. Cet été, l'arrestation d'un enfant de 8 ans, par des policiers municipaux, |
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dans la cour de récréation d'un centre de loisirs, avait suscité une vague de protestations. L'enfant s'amusait à jeter des cailloux dans la rue. Un des projectiles avait malencontreusement heurté un véhicule de la police municipale. Il a été conduit au commissariat, sans que ni ses parents ni la mairie, sous la responsabilité de laquelle était placé l'enfant, n'aient été informés. Autre événement : "le soir du 14 Juillet dernier, des policiers municipaux casqués et armés de boucliers étaient déployés devant la mairie. J'ai cru qu'il s'agissait de CRS. Ce déploiement disproportionné et inutile avait provoqué des affrontements de rue avec des adolescents qui jetaient des pétards", raconte Philippe Sarre, témoin de la scène. Interpellé pour avoir photographié la roseraie de la commune... A Puteaux, également doté d'une police municipale, le procureur de la République de Nanterre vient de solliciter la commission consultative des polices municipales (CCPM) à la suite de plusieurs anomalies de fonctionnement, et notamment après la plainte déposée au mois de mai dernier par un opposant au maire, interpellé "arbitrairement", dit-il... Parce qu'il photographiait la roseraie municipale ! Au Plessis-Robinson, également, de nombreux témoignages font état de brutalité excessive et de propos sans mesure aucune, émanant de certains agents de police municipale. Des plaintes ont été déposées par plusieurs administrés qui, tous, affirment avoir été victimes de violences verbales et même physiques. Comme à Colombes, où le maire soutient pourtant farouchement ses agents. "Toutes ces accusations sont injustes", répond la maire UMP Nicole Gouéta, qui, face à ses détracteurs, s'est toujours rangée, contre vents et marées, derrière sa police municipale. Elle met en avant les dernières statistiques qui placent Colombes en tête des villes ayant enregistré une forte baisse de la délinquance de voie publique (- 16 %) entre 2003 et 2004. Pour Nicole Gouéta, c'est le résultat de la collaboration entre les polices nationale et municipale et du dispositif de vidéosurveillance mis en place en 2004. Dans la récente affaire des home jackings ultraviolents, "les malfaiteurs qui séquestraient les gens chez eux pour s'emparer de leur voiture et de leurs cartes de crédit ont été repérés par les policiers municipaux grâce à la vidéosurveillance alors qu'ils retiraient de l'argent à un distributeur. Ils étaient repartis à bord d'un 4 x 4 volé", souligne Nicole Gouéta. Christine Henry |
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