Une manifestation silencieuse pour la MJC

LE PERSONNEL et les adhérents de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Colombes appellent à une large manifestation ce soir, à l'occasion de la soirée des voeux du maire de la ville, Nicole Gouéta (UMP). Une manifestation silencieuse pour illustrer le "musellement" dont ils s'estiment victimes. "La municipalité veut nous réduire au silence, souligne un membre de la Fédération de l'Education, de la Recherche et de la Culture (FERC-CGT). Nous aurons également la bouche scotchée."
Objet du conflit, qui va crescendo depuis plusieurs semaines : le restaurant de la MJC que le maire entend récupérer pour le transformer en cantine communale. "En plus de perdre la gestion du restaurant, on perd également 500 m 2 de locaux nécessaires à certaines activités", insiste la MJC. De manifestations en pétitions, le conflit s'est tant durci que le dialogue est rompu. "La mairie
COLOMBES, MAISON DES JEUNES. Le personnel et les adhérents de la MJC appellent à une manifestation silencieuse pour illustrer le "musellement" dont ils s'estiment victimes.
(LP/V.M.)

cherche à nous étouffer financièrement. L'avance de subvention n'a pas été votée mi-décembre", pointe un représentant syndical de la MJC.

Chacun campe sur ses positions. "Evidemment, rétorque l'entourage du maire. Lors d'une assemblée générale extraordinaire, la MJC a refusé de signer la convention d'objectifs, sans laquelle on ne peut verser de subventions." "Faux, nous refusons d'accepter la proposition municipale", répond à son tour un salarié de la structure associative, affirmant que le maire de Colombes "refuse le dialogue." "On aurait pu signer cette convention d'objectifs, ce qui nous aurait permis de toucher la subvention. Et régler le problème du restaurant en parallèle. Mais le dialogue est rompu." "En refusant de signer la convention, la MJC a choisi d'aller au conflit", reprend l'entourage du maire. En bref, chacun campe sur ses positions, estimant que c'est l'autre qui refuse la discussion. Reste que, sans subventions, l'existence de la MJC pourrait être sérieusement menacée. "Je ne comprends pas très bien le problème, mais je vois que ce conflit inquiète les adhérents qui tiennent à leur MJC", soulignait Najia, 27 ans, en quittant la salle de danse orientale samedi. "La survie de la MJC est réellement en jeu", ajoute une quadragénaire, adhérente elle aussi.

Valérie Mahaut