Colombes - Prévention anti Sida


Les riverains font fermer le distributeur de seringues
PAS FACILE de concilier prévention antisida et exigences des habitants ! Les stéribox de la ville de Colombes ont fait les uns après les autres les frais de ce cruel dilemme. Le dernier de ces distributeurs de kits de protection contenant du matériel stérile d'injection, un préservatif et un message de prévention, installé place Aragon dans le cadre de la prévention contre le sida auprès des toxicomanes, devrait disparaître très prochainement. Une annonce qui, à la veille de la Journée mondiale contre le sida, le mercredi 1er décembre, suscite la colère des élus et associations engagés dans le combat de la prévention.

Un seul équipement restant. "C'est la fin d'un dispositif essentiel en termes de réduction des risques et de promotion de la santé publique", souligne Dominique Frager, conseiller municipal Vert de Colombes. "Et ce n'est pas tout, le poste d'infirmière chargée de la prévention sida dans la ville a été, lui aussi, supprimé". En signe de protestation, élus Verts et Motivé-es organiseront une action symbolique demain, en dessinant des silhouettes sur la chaussée : "On dessinera des morts car le sida tue toujours", poursuit sans sourciller l'élu, qui souligne en outre que, sous l'ancienne municipalité de gauche, Les Verts en charge de la santé avaient mis en place une politique de réduction des risques. Cinq distributeurs-récupérateurs de seringues avaient été installés à Colombes pour éviter la contamination chez les toxicomanes qui échangent leurs seringues souillées. "Il ne restera plus qu'un équipement à Louis-Mourier, géré par l'hôpital, souligne Dominique Frager. Le maire et son adjoint à la santé ont négligé l'importance de ce dispositif. Alors que l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies alerte sur l'épidémie d'hépatite C qui risque d'entraîner une explosion des dépenses de santé en l'absence de politique de dépistage et de prévention auprès des toxicomanes."

"Une pétition contre les dealers". Du côté de l'hôtel de ville, Nicole Gouéta, maire et conseiller général UMP s'empresse de souligner que les stéribox "ont été supprimés à la suite d'une pétition des riverains qui se plaignaient de voir des toxicomanes et des dealers à longueur de journée au pied de leurs immeubles". L'élue ajoute que la ville est en étroite relation avec l'association Aciat, aide à destination des malades du sida et prévention, pour la réinstallation de stéribox, notamment près des pharmacies. Reste à convaincre les pharmaciens et… leurs voisins.

La manifestation a lieu demain à 19 heures, place Aragon.
M.F.