Colombes - La police municipale accusée de brutalité |
"Ils m'ont sauté dessus, ceinturée, malmenée" Ainsi, Nathalie*, une mère de famille, vient de déposer plainte contre l'un d'entre eux, affirmant avoir été maltraitée, injuriée et molestée lors d'un contrôle, la semaine dernière. Accompagnée de son bébé de six mois, la jeune femme a d'ailleurs été placée en garde à vue au commissariat, d'où elle n'est ressortie que vingt-quatre heures plus tard : "J'ai été arrêtée par les policiers municipaux, affirme-t-elle, parce que je conduisais avec mon téléphone portable à la main. A leur demande, je me suis garée mais tout a très vite dégénéré : alors que je proposais aux agents de relever mon immatriculation et de me laisser repartir pour m'occuper de mon enfant qui devait manger, ils m'ont sauté dessus, ceinturée, malmenée et insultée, pour l'un d'entre eux." Une version loin d'être créditée par les intéressés : pour la police municipale, c'est bien Nathalie qui s'est rebellée, n'hésitant pas à outrager les agents. La parole de l'une contre celle des autres... Mais le cas n'est pas isolé : quelques semaines auparavant, cité des Grèves, c'est un père de famille qui aurait été précipité au sol et menotté sous les yeux de sa fillette de cinq ans, traumatisée... Et d'habitants ulcérés. Ces derniers se sont d'ailleurs fendus d'un communiqué dénonçant avec virulence "le trouble permanent à l'ordre public créé par la police municipale" et demandant "que le respect envers l'autre soit établi". "Par leur intervention provocatrice, violente, poursuivent les résidants des Grèves, elle crée régulièrement des situations de conflit, au lieu de faciliter la paix sociale." Un point de vue que Philippe Sarre, conseiller municipal d'opposition, n'est pas loin de partager. Lui aussi a maintes fois dénoncé le problème et constaté quelques débordements : "J'ai assisté à des démonstrations tout à fait déplacées, avec chiens et matraques, souligne-t-il. A des années-lumière du service régalien et républicain. D'ailleurs, l'armement fourni par la municipalité à sa police n'est pas seulement défensif... Il est offensif ! La ville donne une image terrible... " Dernier exemple en date, relayé par les habitants de Colombes : un bref affrontement entre jeunes et policiers municipaux, survenu le soir du 13 juillet en plein centre-ville. Mais là encore, deux versions antagonistes s'affrontent sur le terrain brûlant de la sécurité. Du côté de la mairie, on est formel : "Une centaine de jeunes ont provoqué la police municipale en jetant pétards et fusées dans leur direction." Colère à la cité des Grèves Les agents n'auraient fait que se défendre. Plusieurs interpellations sont d'ailleurs survenues ce soir-là et les jeunes concernés, laissés libres après leur audition, devraient être convoqués prochainement en justice. Mais, dans la rue, certains n'ont, semble-t-il, pas vu la même chose : "Les gamins s'amusaient en bande avec des pétards, narre un témoin de la scène, lorsque la police a avancé, avec casque et boucliers... Comme les CRS ! Les gens qui étaient présents ont vu, comme moi, une vraie provocation." Le mot est lancé... Et souvent repris à Colombes lorsqu'il s'agit d'évoquer les agents municipaux, notamment à la cité des Grèves. * Le prénom a été modifié. Cécile Beaulieu |
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