Le RMA, c'est pas ça !


Pour le Revenu Minimum d'Existence (RME)

Depuis des millénaires, l'homme a tenté de réduire la pénibilité de son travail. En un siècle, il y a fort bien réussi. Parallèlement, le travail humain ayant un prix, tout a été fait pour le réduire ou le déplacer là où il est le moins cher. Par rapport à nos parents, nous travaillons globalement moins dur et moins longtemps pour créer davantage de richesses qu'avant. Parfait donc !
Non, car au lieu de partager cette richesse, nous avons gardé un vieux modèle : ceux qui trouvent du travail plus ou moins facilement suivant leur formation et d'autres, chômeurs ou précaires, éjectés du circuit productiviste. Pourtant, il n'y a pas et il n'y aura plus jamais en France trois millions d'emplois pour ceux qui n'en ont pas. Alors ?
Alors, au lieu de faire croire qu'en achetant la dernière babiole à la mode, on relancera l'emploi et la croissance tout en donnant du pouvoir d'achat à chacun, au lieu de créer dans les Hauts-de-Seine comme ailleurs, un statut de "sous-smicard" aux droits réduits sous forme de revenu minimum d'activité (RMA) pour plaire au MEDEF, il est temps de sortir du mensonge, il est temps d'explorer la voie d'un partage de la richesse déconnecté du "travail" classique.
En plus d'une baisse conséquente du temps de travail pour partager ce qui en reste, créons un revenu d'existence pour tous, travailleurs ou non.
Un revenu de base raisonnable, capable de faire vivre chacun modestement mais dignement auquel vient s'ajouter un salaire complémentaire pour ceux qui travaillent de façon traditionnelle, avec imposition du total des gains.
Cette idée soutenue par Les Verts n'est pas neuve. Elle ne prêche ni pour la fainéantise, ni pour l'assistanat. Elle vise à sécuriser chacun via un minimum vital, garantie de paix sociale. Elle offre à tous du temps pour soi et pour les autres. Elle revalorise l'activité humaine en limitant les conditions de travail inacceptables.
Elle rétablit une justice sociale tout au long de la vie, elle offre une voie de sortie par le haut et évite la course irresponsable à des productions inutiles, nuisibles pour l'environnement ou pour les personnes.
Comme l'a dit André Gide, la réalité de demain est faite des utopies d'aujourd'hui.
Vincent Gazeilles