En 2003, vingt et une personnes ont été
atteintes de légionellose dans le département. Deux en
sont mortes. Un bilan à relativiser au regard de celui du Pas-de-Calais
où l'épidémie qui a frappé la région
de Lens entre novembre 2003 et fin janvier 2004 a touché 86 personnes,
parmi lesquelles 17 sont décédées ! Mais cette
crise sanitaire a eu un tel retentissement qu'elle a relancé
l'inquiétude des autorités sur les risques de contamination
du public.
Le gouvernement a été conduit à prendre deux circulaires
ministérielles renforçant les mesures de prévention
en la matière. La préfecture des Hauts-de-Seine, qui multiplie
depuis trois ans les contrôles sanitaires, a décidé
d'appliquer à la lettre ces nouvelles directives. Objectif :
renforcer la traque des légionelles partout où ces bactéries
sont susceptibles de se développer, principalement dans les réseaux
d'eau chaude. C'est essentiellement par inhalation de vapeur d'eau contaminée
que se contracte cette maladie qui peut être mortelle.
PAROLES D'HABITANTS : "On attend une surveillance
régulière"
En janvier dernier, alors que sévissait
l'épidémie de légionelloses dans le Pas-de-Calais,
les Verts de La Défense s'inquiétaient de la présence
de la centrale thermique de Courbevoie de dix-huit TAR. "La
plus grande concentration de tours aéroréfrigérantes
d'Europe."
"Les tours de la centrale thermique déversent
1 000 t de vapeur par jour sur les environs", affirmaient alors
les Verts. Du côté des riverains de l'usine, on semble
partagé entre inquiétude et résignation. "Cela
nous préoccupe un peu, reconnaît Hélène,
mais je suis au fond peu informée des problèmes que je
pourrais rencontrer."
"En théorie, les tours aéroréfrigérantes
peuvent poser un problème mais on y prête pas trop attention,
reconnaît Samuel. A part les associations qui en parlent de temps
en temps, nous ne sommes pas vraiment informés, notamment des
résultats d'analyses effectuées sur place." "Je
sais que des tests sont effectués deux fois par mois, explique
Benoît. Alors, tant que c'est bien suivi et que les résultats
sont négatifs, cela ne m'inquiète pas." Pour rassurer
les habitants, la préfecture affirmait en janvier dernier dans
un communiqué que ses propres experts et ceux du service technique
des installations classées "surveillent avec vigueur et
régularité" les TAR de La Défense, imposant
notamment à l'exploitant deux analyses par mois pour mesurer
la présence de légionelles dans les circuits d'eau de
refroidissement. "Aucun des prélèvements effectués
sur les tours du site en 2003 n'a détecté la présence
de la bactérie legionella pneumophila, responsable de la forme
humaine de la légionellose", affirme de son côté
l'exploitant de la chaufferie.
Frédéric Mouchon