Les cantines des collèges chassent les OGM

Dans les Hauts-de-Seine, on souhaite exclure les organismes génétiquement modifiés (OGM) des assiettes des collégiens. En octobre dernier, Vincent Gazeilles, conseiller général Vert, soutenu par le groupe socialiste, avait en effet alors obtenu que le conseil général refuse les OGM dans les cantines des 90 collèges du département.
Difficilement applicable à cause d'un manque de visibilité, cette mesure qui concerne toujours entre 27 000 et 30 000 repas par jour, pourrait être aujourd'hui mieux suivie grâce à l'application du règlement européen sur la traçabilité des OGM et de leurs dérivés, c'est-à-dire ceux qui ont été élaborés à partir d'OGM, même si le produit fini ne présente plus aucune trace.
"Chaque restaurant a son mode de fonctionnement"
Entré en vigueur, il y a seulement deux semaines, ce nouveau dispositif qui conduit à l'étiquetage de tous les produits élaborés à partir de matières premières génétiquement modifiées pourrait en effet permettre de mieux surveiller l'alimentation des jeunes.
"En fait, le conseil général finance les repas des collégiens mais ne participe pas au choix des denrées, précise Vincent Gazeilles. J'ai rédigé une lettre à l'attention des conseils d'administration des établissements pour les inciter à écarter tous les produits contenant des OGM.
A l'occasion du renouvellement des contrats avec leurs fournisseurs, on leur demande de choisir uniquement des entreprises garantissant des produits qui ne sont issus des filières génétiquement modifiées."
Une mesure plus facilement applicable selon l'élu Vert lorsque les cuisines sont situées à l'intérieur des établissements "car dès réception des denrées, les cuisiniers disposent d'une fiche produit qui leur permet d'avoir les informations sur la qualité des denrées, poursuit l'élu. C'est plus difficile lorsque les repas sont élaborés par des sociétés extérieures, ce qui est le cas encore pour beaucoup d'établissements scolaires. La nouvelle réglementation ne peut que renforcer la chasse aux OGM."
Au conseil général, Isabelle Balkany, déléguée aux affaires scolaires, reste mesurée : "On peut inciter mais pas obliger, explique l'élue de Levallois. L'interdiction des OGM est une mesure qui est difficile à appliquer parce que chaque restaurant à son propre mode de fonctionnement. Et je ne vois pas donc pas ce qu'une délibération du conseil général pourrait changer. Je pense que les principaux des collèges, qui sont des responsables éducatifs, connaissent le fond du problème et sont sensibilisés. C'est à eux de veiller sur les étiquettes."
"La filière bio deux fois plus chère"
L'élu Vert demandera quand même au nouveau président du conseil général, Nicolas Sarkozy, de prendre position sous la forme d'une délibération. Vincent Gazeilles va également de nouveau demander que dans les repas scolaires soient progressivement introduits des produits de la filière bio, comme cela se fait déjà dans les cantines de Clamart où il est élu. Cette demande avait été rejetée une première fois par le conseil général en raison du doublement des coûts que cela entraînerait. Le prix moyen d'un repas scolaire est d'environ 1,50 €.
Marisa Falon