Environnement
CONSTERNANT. Les résultats pour l'année
2003 des études d'Airparif, l'organisme de surveillance de la
pollution atmosphérique de l'Ile-de-France, sont inquiétants.
La canicule de l'été laissait présupposer des conclusions
déplorables. "Nous savions moins, en revanche, que la qualité
de l'air s'était dégradée tout au long de l'année",
commente une ingénieure d'Airparif. Ensoleillement, nombre de
jours de pluie limité, vent faible : tous les ingrédients
ont été réunis pour faire grimper la pollution
atmosphérique de façon durable, avec des sommets en juillet
et août.
"Il faut développer les transports
en commun"
Jean-Félix BERNARD, président du
Conseil national de l'air et élu Vert au conseil régional
"Cette année exécrable en
terme de pollution montre bien que les améliorations portées
sur les moteurs de véhicules et les carburants pour les rendre
plus propres ne suffisent pas. Ces mesures ne compensent pas l'augmentation
du par automobile.
Il faut donc inverser la tendance : limiter les infrastructures routières
et développer les transports en commun et les modes de déplacements
propres avec des pistes cyclables, des axes piétonniers
Les efforts de la Ville de Paris en la matière doivent être
relayés dans les autres communes de banlieue.
"Il faudrait que les marchandises arrivent
dans les villes en train"
Il faut aussi revoir le mode de livraison dans
les villes. De plus en plus de commerces fonctionnent sur une gestion
de leurs stocks à flux tendus, ce qui les oblige à se
faire livrer plus souvent par des véhicules pas particulièrement
propres. Il faudrait développer les plates-formes ferroviaires
pour que les marchandises arrivent dans les villes en train et non plus
par camion.
La pollution entraîne une surmortalité. Une étude
dans neuf grandes villes françaises, dont Paris, montre que si
les niveaux de pollution étaient réduits de moitié,
il y aurait 1 800 décès en moins.
Propos recueillis par M.-A.G.