COURBEVOIE (Hauts-de-Seine), 12 janvier 2004
(AFP)
Les 30.000 habitants et les 150.000 travailleurs
du quartier de la Défense, dans la banlieue parisienne, sont
sous la menace de "la plus forte concentration de tours aéroréfrigérantes
d'Europe", ont affirmé lundi dans un communiqué les
Verts de Courbevoie et de Nanterre.
Principal vecteur de la légionellose, les tours aéroréfrigérantes,
qui dépendent de la centrale thermique de la Défense,
"déversent mille tonnes de vapeur chaque jour sur le quartier",
dénoncent les écologistes qui souhaitent leur remplacement
par des systèmes étanches.
Selon eux, la situation dans le Pas-de-Calais, où 68 cas de légionellose,
dont huit mortels, ont été recensés, est caractéristique
"des déplorables lacunes françaises en matière
de gestion du risque industriel". "La recherche du profit
maximum des uns (dirigeants industriels), la peur du chômage des
autres (employés et ouvriers) rendent quasi impossible la mission
de veille des comités d'hygiène et de sécurité",
affirment les Verts.
Selon eux, "seuls des agents indépendants dotés de
moyens suffisants et la société civile, via les associations
environnementales et de riverains, peuvent tirer la sonnette d'alarme
avant qu'il ne soit trop tard". "Encore faut-il que l'Etat
écoute et agisse, via les préfets", concluent les
Verts.
La tour aéroréfrigérante de l'usine Noroxo de Harnes
(Pas-de-Calais) est la seule source de contamination identifiée
de l'épidémie de légionellose qui a frappé
l'ancien bassin minier. Ces tours ne sont actuellement pas soumises
à la législation sur les installations classées
pour la protection de l'environnement.
Lors d'une réunion interministérielle samedi, le gouvernement
a annoncé son intention de renforcer leur contrôle, notamment
en faisant voter la semaine prochaine au Sénat un amendement
au projet de loi sur la santé publique.
pb/pc/sp AFP 121116 JAN 04