Colombes - Du sursis pour l'avocat


Colombes - Du sursis pour l'avocat

L'AUDIENCE FUT INHABITUELLE pour l'avocat Marc Adrian. Pas de robe, pas de plaidoirie, pas de client... L'avocat a dû prendre la place du prévenu, hier après-midi, devant la 12 e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre. Il comparaissait pour détention et transport de stupéfiants. Et pour avoir irrégulièrement remis un "objet" à un détenu, lui, une "personne habilitée à entrer dans l'établissement pénitentiaire ou approcher les détenus ". En clair, Marc Adrian aurait remis à un de ses clients en détention, une " enveloppe scotchée", contenant quelque "deux grammes" de cannabis. Aux côtés de l'avocat, le destinataire du colis, Djoudi, 31 ans, sorti de prison pour l'occasion. Privilège de la robe, le conseil de Marc Adrian a sollicité un huis-clos, accordé par la présidente du tribunal. Une heure aura été nécessaire au tribunal pour statuer sur le sort de cet homme de 48 ans, finalement condamné à cinq mois de prison avec sursis.
Un acte "d'humanité" C'est la détresse de Djoudi qui aurait convaincu l'avocat de jouer le passeur. Un acte "d'humanité" a confié Marc Adrian, qui aurait permis à son client de rouler quelques joints dans sa cellule, pour "éviter de se taper la tête contre les murs en attendant d'être pris en charge par les médecins de la prison". Les traits tirés, inquiet, l'avocat, par ailleurs élu de la majorité UMP à Colombes, est apparu très éprouvé par cette comparution. Peu après sa mise en examen, mi-mai, Marc Adrian a remis ses délégations d'adjoint au maire chargé des affaires sociales à Nicole Gouéta, maire UMP de Colombes. Cette affaire s'ajoute à la mise en examen d'un autre élu de Colombes, Olivier Camps-Vaquer, maire adjoint à la sécurité, soupçonné d'abus de biens sociaux. L'avenir professionnel de Marc Adrian risque aussi d'être compromis. L'avocat pourrait avoir à répondre de cette grosse erreur devant le conseil de discipline de l'Ordre des avocats qui peut aller jusqu'à prononcer la radiation.
V.M.