Alimentation - Il n'y aura plus d'OGM dans les cantines des collèges


DANS LE DÉPARTEMENT, le débat sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) est plus que jamais d'actualité. En effet, à la suite d'un vœu contre leur usage agroalimentaire déposé par l'élu d'opposition Vincent Gazeilles (les Verts), le conseil général a finalement pris la décision de ne plus intégrer d'OGM dans les repas servis aux collégiens.
"Une simple position de principe, selon Jean-Paul Dova, conseiller général du canton d'Antony et premier vice-président du conseil général. Cette mesure de précaution concerne aujourd'hui les établissements du secondaire mais elle s'appliquait déjà à tous les établissements publics et privés, subventionnés par le département. Elle a été prise au regard de graves problèmes qui pourraient survenir dans les années à venir. On s'engage au moment de la signature des contrats avec les sociétés de restauration, ensuite c'est une question de surveillance. Mais le cahier des charges sera clair..."

Près de 30 000 repas servis chaque jour

Pour le seul élu vert du conseil départemental, soutenu dans son initiative par le groupe socialiste, cette nouvelle donne représente une avancée énorme compte tenu de la faible visibilité liée à l'utilisation des OGM dans l'alimentation.
Elle concerne 27 000 à 30 000 repas par jour dans les cantines scolaires du secondaire : "Le conseil général est financeur, il aura donc une incitation forte auprès des conseils d'administration des collèges pour l'application de cette mesure qui est importante pour la santé de tous les collégiens demi-pensionnaires des Hauts-de-Seine. Elle répond par ailleurs aux attentes de la population à ce sujet à cause des incertitudes qui pèsent sur l'usage des OGM en matière de santé publique."
Et de souligner que cette mesure ne se fera pas d'un seul bloc mais qu'elle s'appliquera au fur et à mesure de la renégociation des contrats avec les sociétés de restauration. "Il faudrait également intervenir dans le suivi et le contrôle en nommant une ou deux personnes chargées de vérifier si les recommandations ont été suivies !, conclut Vincent Gazeilles. Notre département gère l'un des plus gros budgets, j'espère qu'il influencera d'autres collectivités."
Marisa Faion


Le conseil général a finalement décidé, par précaution, de bannir les OGM des assiettes servies aux enfants inscrits dans les cantines des Hauts-de-Seine.
(LP/FREDERIC DUGIT)

 

REPERES
- Les OGM c'est quoi ? Un organisme génétiquement modifié (ou OGM) est défini par la réglementation européenne comme étant "un organisme dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement". C'est un élément dont on a supprimé ou introduit certains caractères.
Exemples : on supprime une protéine pour retarder la maturité des fruits ; on modifie un gène pour que la plante soit résistante à un insecte ravageur.
- On les trouve où ? Les Etats-Unis sont les pionniers en matière d'OGM. Les premières cultures de plantes transgéniques y ont fait leur apparition en 1987. Aujourd'hui, les OGM autorisés (maïs, colza, soja) ne sont pas directement consommables. En revanche, on peut consommer les produits dérivés de ces OGM sous la forme d'aliments à base de maïs (farine, semoule, chips) à base de soja (huile, tofu, crème), à base de colza (huile). La farine de maïs se retrouvant dans le pain, etc.
- Les dangers, où sont-ils ? Les associations de défense de l'environnement (Greenpeace, Attac, etc.) considèrent plusieurs catégories de risques : le fait d'insérer un gène, une séquence d'ADN représenterait déjà un risque à lui seul. Suivent ensuite ceux liés à la dissémination d'OGM dans l'environnement et ceux relatifs à la santé (toxicité, allergie et résistance aux antibiotiques).
L'agriculture des plantes transgéniques serait incompatible avec l'agriculture sans OGM, d'où la question des associations sur l'utilité et la légitimité d'une telle technologie si elle présente de tels risques.