Fin du pétrole conventionnel calamiteuse |
La difficulté de la production pétrolière mondiale à suivre la demande a permis au baril de pétrole d'atteindre les 100 dollars en début d'année, soit un doublement de son prix depuis janvier 2007. Cette nouvelle donne économique permet le développement d'énergies aux bilans environnementaux très négatifs. Le dernier exemple en date est l'annonce, par la compagnie canadienne Suncor Energy d'un programme de plus de 20 milliards de dollars pour l'extension de sa production pétrolière de sables bitumineux. Avec cet investissement, Suncor espère accroître sa production de 200 000 barils par jour à l'horizon 2012 et, ainsi, pouvoir atteindre un rythme global de 550 000 barils par jour. L'extraction et la transformation de sables bitumineux en pétrole sont des opérations très polluantes. Elles nécessitent un apport énergétique très important, occasionnant environ 20 % d'émissions de gaz à effet de serre supplémentaires que le pétrole conventionnel, et elles impactent fortement sur la biodiversité locale, du fait des grandes étendues de terre à sacrifier et du besoin en eau. En novembre 2007, Greenpeace Canada avait mené des actions de protestation contre l'exploitation des sables bitumineux, indiquant que "Pour chaque litre de pétrole produit, il faut compter de trois à cinq litres d'eau. Ces eaux usées sont ensuite accumulées dans d'immenses bassins, visibles depuis l'espace Les industriels détruisent des forêts anciennes qui constituent d'importants habitats pour les animaux sauvages. Si tous les permis d'exploitation demandés étaient accordés, l'exploitation des sables bitumineux couvrirait un territoire aussi vaste que celui de la Floride". Ce nouvel exemple de course à l'énergie, s'ajoute à celui de la forte expansion de la production des agrocarburants. Expansion dont les conséquences environnementales s'avèrent être, elles aussi,très néfastes, comme l'illustre l'accélération de la déforestation en Amazonie. Le charbon, autre ressource énergétique pas vraiment propre connaît aussi un boom non négligeable, actuellement la production mondiale progresse d'environ plus de 300 millions de tonnes par an. La planète risque de devoir attendre encore pas mal de temps avant de pouvoir respirer à nouveau. Michel Sage, Univers Nature, le 30 janvier 2008 |
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