Europe et gaz à effet de serre


Les Verts déplorent le rejet par le Parlement européen des appels à l'interdiction des gaz à effet de serre les plus dangereux.
Le Groupe des Verts a réagi avec colère suite à la décision du Parlement européen de rejeter les appels à l'interdiction de l'utilisation des gaz à effet de serre les plus dangereux dans les réfrigérateurs et les systèmes d'air conditionné.
Les eurodéputés étudiaient un paquet de mesures visant à réguler l'utilisation des gaz fluorés, gaz qui ont remplacé les CFC pour la réfrigération, la climatisation et le matériel de lutte anti-incendie quand les CFC ont été interdits à cause de leur impact sur la couche d'ozone. Les gaz fluorés sont des gaz à effet de serre très puissants - jusqu'à 23 900 fois plus forts que le C02 - et leur utilisation est limitée par le Protocole de Kyoto.
L'eurodéputée Verte française, Marie Anne Isler Béguin, membre de la Commission de l'environnement du Parlement européen, avait soumis une série d'amendements aux règlements proposés, comme par exemple l'interdiction de la commercialisation de certains équipements contenant des gaz fluorés. Mais les eurodéputés ont rejeté à la fois les amendements de Mme Isler Béguin et le paquet tout entier, ce qui signifie que l'industrie chimique pourra continuer à produire des gaz fluorés et que les Etats membres ne seront probablement pas capables de remplir leurs engagements légaux pris dans le cadre du Protocole de Kyoto.

Suite au vote, Mme Isler Béguin a déclaré :
"En votant contre de nouvelles restrictions sur l'utilisation des gaz fluorés, les eurodéputés ont privilégié les intérêts de l'industrie chimique par rapport à la lutte contre les changements climatiques, menaçant ainsi nos chances de tenir nos engagements internationaux juridiquement contraignants. Les gaz fluorés sont mortels pour le climat. Certains d'entre eux vont rester dans l'atmosphère pendant des centaines d'années, voire des milliers, en continuant à influencer le climat de la planète."
"Alors que l'on fait face à une augmentation des phénomènes climatiques dévastateurs comme Katrina, Wilma ou la sécheresse qui touche actuellement le bassin amazonien, voter en faveur des intérêts de l'industrie chimique est tout bonnement inacceptable, même à court terme."
"Le Parlement s'est également déclaré en faveur d'une législation qui pourrait interdire aux pays les plus avangardistes de mettre en œuvre leur législation nationale déjà en place (Autriche et Danemark) ou à venir (Suède)".
"La décision prise aujourd'hui empêche les États membres de l'UE de prendre des dispositions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ; c'est donc une décision qui contribuera directement aux changements climatiques. C'est un mauvais jour pour l'Europe, je suis profondément déçue."

Strasbourg, mercredi 26 octobre 2005