Des tonnes de piles et de prospectus

Piles : Depuis le 1er janvier 2001, il est interdit de jeter les piles à la poubelle, les professionnels, commerçants et fabricants ont obligation d'organiser la collecte, le tri et le recyclage.

Le bilan de l'année 2001 est pourtant désolant : 1000 tonnes de piles recyclées sur 23000 tonnes vendues. Pour 2002, ce n'est guère mieux : la Screlec (sté de collecte et de recyclage des équipements électriques et électroniques) annonce 2000 tonnes recyclées. Et que deviennent les 21000 tonnes restantes ? Elles partent en fumée à l'incinérateur, elles s'infiltrent dans les nappes phréatiques,… bref, elles polluent !

Les entreprises de recyclage françaises ont la capacité de traiter la totalité des piles vendues, mais faut-il encore que les piles leur parviennent. L'organisation de la collecte semble être en cause, le sujet dérange la Direction de la prévention des pollutions et des risques du ministère de l'Environnement qui annonce qu'il est trop tôt pour tirer des éléments de bilan à ce sujet ! Mais qui donc a les pouvoirs de faire respecter cette loi ?
Vous faîtes un geste écologiquement responsable en déposant vos piles usagées dans un collecteur que vous avez quelquefois eu bien du mal à trouver, vous payez 1,5 centime d'euro à chaque pile achetée pour son recyclage, vous avez bonne conscience mais c'est un leurre. Sur les 21000 tonnes qui échappent au recyclage : 4785 tonnes de zinc, 5263 tonnes de bioxydes de manganèse et 11,5 tonnes de mercure ! Une pile bouton pollue 400 m3 d'eau, un kilo de piles bâton pollue 10 m3 de terre et nous en utilisons une douzaine par an et par personne ! Un conseil : vous avez besoin de piles et vous avez la fibre écolo, achetez un chargeur et des piles rechargeables.

Imprimés publicitaires : Nos boîtes aux lettres débordent de prospectus qui finissent, dans le meilleur des cas, dans le bac de collecte sélective. Deux solutions très aléatoires pour éviter les prospectus : apposer un autocollant sur sa boîte de type "publicité, non merci" et demander à son bureau de poste d'être rayé de la liste de distribution. Efficacité proche de zéro !
A partir du 1er janvier 2004, selon le principe qui nous est cher de pollueur = payeur, les distributeurs d'imprimés publicitaires et de journaux gratuits devront contribuer à financer le retraitement de ces déchets. Cette contribution obligatoire sera redistribuée aux collectivités territoriales chargées de la collecte (le coût pour les collectivités est estimé à 152,45 euros la tonne). Les distributeurs qui ne verseraient pas leur contribution se verront imposer une taxe annuelle de 0,10 euros par kilo de papier distribué.
Il est à souhaiter que le recyclage de ces déchets ne connaisse pas le même triste sort que les piles usagées ...