Le tribunal correctionnel de Dunkerque a requis des amendes à l'encontre
de trois cadres du groupe pétrolier, dont le directeur de la raffinerie
des Flandres de Mardyck, pour mise en danger de la vie d'autrui et non-communication
d'informations.
Le 3 avril dernier, pour maîtriser un déréglage important
lors d'une purge, les techniciens de la raffinerie de Mardyck (classée
Seveso) avaient rejeté 32 tonnes de dioxyde de soufre dans l'air.
Les taux observés par des capteurs relevaient au sol des concentrations
en quantité importante (900 microgrammes par mètre cube
d'air au lieu des 600 autorisés).
Contrairement à ce qu'impose la loi, les responsables de la raffinerie
n'avaient pas averti les autorités.
La DRIRE (Direction régionale de l'industrie de la recherche et
de l'environnement) a été avertie par les capteurs d'Opal-air,
organisme de contrôle de la qualité de l'air du littoral,
le 4 avril au matin. Aussitôt, elle a demandé des explications
à Total, qui n'a reconnu sa faute qu'en milieu d'après-midi
du 4 avril.
Les messages d'alerte à la population ont donc été
lancés avec 20 heures de retard. En pleines vacances de Pâques
et par beau temps, des enfants jouaient dehors et plusieurs se sont plaints
de difficultés respiratoires. Des personnes âgées
ont aussi été victimes de malaises.
Des associations de défense de l'environnement et 14 personnes
(dont six habitants de Mardyck) avaient porté plainte. Elles se
sont portées partie civile.
C'est la première fois qu'un industriel doit répondre du
non-respect de la loi Lepage sur la qualité de l'air. Le jugement
a été mis en délibéré au 13 décembre
prochain.