TotalFinaElf 2002 : pollution sur le site de Dunkerque


Le tribunal correctionnel de Dunkerque a requis des amendes à l'encontre de trois cadres du groupe pétrolier, dont le directeur de la raffinerie des Flandres de Mardyck, pour mise en danger de la vie d'autrui et non-communication d'informations.

Le 3 avril dernier, pour maîtriser un déréglage important lors d'une purge, les techniciens de la raffinerie de Mardyck (classée Seveso) avaient rejeté 32 tonnes de dioxyde de soufre dans l'air. Les taux observés par des capteurs relevaient au sol des concentrations en quantité importante (900 microgrammes par mètre cube d'air au lieu des 600 autorisés).
Contrairement à ce qu'impose la loi, les responsables de la raffinerie n'avaient pas averti les autorités.
La DRIRE (Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement) a été avertie par les capteurs d'Opal-air, organisme de contrôle de la qualité de l'air du littoral, le 4 avril au matin. Aussitôt, elle a demandé des explications à Total, qui n'a reconnu sa faute qu'en milieu d'après-midi du 4 avril.
Les messages d'alerte à la population ont donc été lancés avec 20 heures de retard. En pleines vacances de Pâques et par beau temps, des enfants jouaient dehors et plusieurs se sont plaints de difficultés respiratoires. Des personnes âgées ont aussi été victimes de malaises.
Des associations de défense de l'environnement et 14 personnes (dont six habitants de Mardyck) avaient porté plainte. Elles se sont portées partie civile.
C'est la première fois qu'un industriel doit répondre du non-respect de la loi Lepage sur la qualité de l'air. Le jugement a été mis en délibéré au 13 décembre prochain.